Syndrome de l’imposteur, manque de légitimité quand tu nous tiens !
Démarrer une nouvelle activité, entreprendre de nouvelles responsabilités, évoluer dans une autre structure…tous ces changements s’accompagnent de diverses émotions qui peuvent parfois booster et d’autre fois miner le moral.
Changer d’environnement professionnel c’est perdre ses repères et sortir de sa zone de confort. C’est reconstruire tout un écosystème qui nous permet de surmonter nos appréhensions, nos doutes, peurs…mais cela peut-être aussi source de bonheur, fierté, autonomie !
Seulement voilà ça ne se passe pas toujours comme on le veut, surtout lorsqu’on a une petite voix qui vient nous agacer, nous décourager, nous convaincre qu’on n’est peut-être pas à la hauteur et qu’on est un-e imposteur-e !
Mais c’est quoi ce syndrome ?

Dévoilé en 1978 par deux psychologues américaines Pauline Clance et Susanne Imes, après une étude auprès de 150 femmes diplômées qui exerçaient des métiers prestigieux …le terme syndrome de l’imposteur est devenu évident, lorsque ces femmes ont exprimé leur crainte d’être « démasquées ».
Démasquées parce qu’elles pensent qu’elles ne sont pas compétentes et qu’elles doivent leur place, leur réussite, à celleux qui les surestiment.
Démasquées parce qu’elles sont convaincues que ce sont la chance ou le hasard qui leur ont permis d’être à leur poste.
D’après l’article de Maud Navarre (cf « pour aller plus loin »), ce syndrome peut être vécu différemment et provoquer des réactions disproportionnées : « Par exemple, par peur d’être démasquées, les victimes se réfugient parfois dans un travail acharné. Elles veulent être parfaites, s’épuisent à la tâche (d’où un risque de burnout), ce qui renforce leur sentiment d’incompétence, vu les efforts qu’elles fournissent. D’autres se découragent, sous-estimant leurs capacités. De ce fait, elles tombent dans la procrastination. »
Comment se fait-il que ces femmes diplômées, sur des postes à responsabilités se mettent à douter de leur capacité et légitimité ?
Si ces femmes ont ressenti une ou plusieurs fois ce syndrome dans leur carrière, il n’en est pas rien concernant les hommes. En effet le syndrome de l’imposteur touche tout le monde quel que soit le genre, le niveau d’étude, la classe sociale, l’aisance en public…
Il se ressent lorsqu’une personne est face à de nouveaux défis, de nouvelles transitions et dévoile un moment de manque de confiance en soi.
Il est plus courant qu’on ne le pense ! D’ailleurs vous pouvez écouter l’expérience de Michelle Obama (femme de l’ancien Président Américain Barack Obama) sur « son syndrome de l’imposteur », en allant sur le podcast de Grand Bien vous fasse (cf « pour aller plus loin » à 6’20).
D’après Anne de Montarlot (psychothérapeute) « Chez les femmes, le syndrome de l’imposteur est multiplié par trois par des stéréotypes ancrés depuis l’enfance et véhiculés depuis longtemps par la société. » Ce qui suggère que l’environnement dans lequel nous avons évolué en tant qu’enfant mais également en tant qu’adulte va nous conditionner face ce syndrome. Le manque de reconnaissance au travail et dans notre sphère privée, le manque de sécurité affective ou à l’inverse l’expression de mots blessants, l’humiliation… alimentent nos doutes et nos croyances limitantes qui déclenchent ce sentiment de l’imposteur.
Est-il inévitable ?
Personnellement en tant que coach professionnel, j’ai pu accompagner quelques personnes sur ce syndrome de l’imposteur. Il en ressort que c’est un travail de fond, qui demande du temps car on vient questionner sur son identité : qui on est ? Quelles sont nos croyances, valeurs ? Quels sont nos drivers (messages contraignants) qui nous ont « formatés » depuis l’enfance ?
J’ai des outils qui permettent d’aller interroger, son identité et qui mettent en lumière nos comportements face à une situation déstabilisante. Cette prise de conscience, permet au coaché de décider s’iel veut changer de posture ou pas. C’est-à-dire s’iel souhaite mettre en place des actions / solutions qui le.la feront évoluer pour éviter de vivre ce syndrome de l’imposteur.
On peut travailler sur ce syndrome de l’imposteur par petit pas, mais travailler sur soi c’est aussi respecter ses besoins et son temps d’intégration des informations. Ça se fait avec envie et au moment opportun.
Si jamais il y a des jours sans et que vos doutes reprennent le dessus, pardonnez-vous ! Nous ne sommes pas des surhumains, nous avons droit à l’erreur.
Je suis convaincue que l’école de la vie c’est un modèle basé sur l’essai / erreur/ apprentissage !
Ivanna
Pour aller plus loin :
NAVARRE Maud, « D’où vient le syndrome de l’imposteur ? », Sciences Humaines, 2020/11 (N° 330), p. 10-10. DOI : 10.3917/sh.330.0010.
Article court paru dans Futura Science
Podcast Grand Bien vous fasse : Le syndrome d’imposture chez les femmes